mardi 8 novembre 2016

Adèle Brigitte dite Adeline ADAM, institutrice libre de Châteauneuf-sur-Cher

(source : Archives départementales de l'Indre - 3 E 006/016 - p. 176)
Le 11 août 1828 à Argenton-sur-Creuse (Indre), naît Adèle Brigitte ADAM, fille de Jean-Baptiste ADAM, conducteur des travaux des ponts et chaussées et de Brigitte MASSON. Elle était institutrice. Avait-elle été religieuse, comme souvent chez les institutrice, avant de devenir institutrice libre ? Où, dans un Berry très républicain, avait-elle été institutrice libre de tout temps ?

***, Allégorie de la loi française de Séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905)
(source : domaine public, via Wikimedia Commons)
Toujours est-il que c'est le 26 juillet 1913 que celle qu'on nomme alors Adeline ADAM, restée célibataire, meurt à Châteauneuf-sur-Cher (Cher), où elle était l'institutrice libre, à l'âge vénérable de 84 ans. 

(source : Archives départementales du Cher - 3E 6117 - p. 144)

dimanche 10 août 2014

Paul BALLERY, Mort pour la France

Paul BALLERY est un autre soldat domicilié à Châteauneuf-sur-Cher durant la Grande guerre et mort pour la France à l'étranger.

Acte de naissance de Paul BALLERY
(source : Archives départementales du Cher - 3E 5493 - p. 60)
Paul BALLERY n'est pas né à Châteauneuf, mais à Farges-Allichamps, dans le canton de Saint-Amand, le 11 mai 1894. Son père, Auguste BALLERY, est scieur de long, et sa mère, Marie COFFIN, est ménagère. [1]

Fiche de Mort pour la France
(source : Mémoire des hommes)
Il meurt à l'âge de 24 ans, la veille de Noël, le 24 décembre 1918, à l'hôpital militaire d'Oujda au Maroc. Il était atteint d'une bronche pneumonie grippale (serait-ce la grippe espagnole qui frappe l'Europe à cette époque ?). [2]

Hôpital militaire d'Oujda [3]
(source : Le Vieux Maroc)
Au moment de son recrutement, à Bourges, en 1914, Paul BALLERY habite à Châteauneuf-sur-Cher où il est scieur de long. Il mesure 1 m 69, a les yeux "bleus jaunes" et sait lire mais pas écrire. [1]

Matricule militaire de Paul BALLERY
(source : Archives départementales du Cher - 2R 722 - p. 651)
Durant la Première Guerre mondiale, il est sergent dans le 2e régiment des tirailleurs algériens.

Grade de sergent
(source : Bilou, licence CC BY-SA 2.5, via Wikimedia Commons)



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[1] Archives départementales du Cher
[2] Ministère de la défense/Mémoire des hommes
[3] Le Vieux Maroc

samedi 9 août 2014

Louis AUROUET, Mort pour la France

Louis AUROUET, figurant sur le monument au morts de Châteauneuf-sur-Cher, est le premier de la liste à être mort en France.

Acte de naissance de Louis AUROUET
(source : Archives départementales du Cher - 3E 4948 - p. 71)

Il naît le 31 juillet 1892 au Châtelet (Cher), fils de Jean AUROUET, journalier, et de Rose CHAGNON, sans profession. [1]

Fiche de Mort pour la France
(source : Mémoire des hommes)

Louis AUROUET meurt à l'âge de 24 ans dans les combats du secteur nord de la Somme, tué à l'ennemi. [2] Au moment de son recrutement, en 1912 à Bourges, il est cultivateur et vit à Châteauneuf-sur-Cher. [1]

Matricule militaire de Louis AUROUET
(source : Archives départementales du Cher - 2R 706 - p. 716)

Son degré d'instruction est 3, à savoir qu'il possède une instruction primaire plus développée. Il mesure 1 m 67 et est brun aux yeux "bleu jaune" [1]. Au moment de son décès dans la somme, il est soldat de 2e classe.

Grade de soldat de 2e classe
(source : Bilou, licence CC BY-SA 2.5, via Wikimedia Commons)

Il meurt au cours d'une action militaire le 3 septembre 1916 détaillée dans le journal de marches et opérations de son régiment.

(source : Archives du ministère de la défense - 26 N 697/14 - p. 68)

vendredi 8 août 2014

Henri AUJEAN, Mort pour la France

Henri AUJEAN est un autre mort de la Grande guerre figurant sur le monument aux morts de Châteauneuf-sur-Cher et étant décédé à l'étranger.


Acte de naissance d'Henri AUJEAN
(source : Archives départementales du Cher - 3E 4945 - p. 22)
Son père, Jean AUJEAN, est journalier et sait signer. Sa mère, Marie GARSIOT, est ménagère. [1]

Fiche de Mort pour la France
(source : Mémoire des hommes)
Henri AUJEAN meurt à l'âge de 27 ans au Poste de Secours "Baie d'Along" à Rapech en Serbie, tué à l'ennemi. [2] Son parcours est varié, si l'on en croit son matricule militaire. Il intègre d'abord le 95e régiment d'infanterie, puis au 360e et 226e régiments d'infanterie, avant de rejoindre le 22e puis le 3e régiments d'infanterie coloniale. C'est dans ce dernier régiment qu'il meurt, ayant le grade de soldat de 2e classe.

Grade de soldat de 2e classe
(source : Bilou, licence CC BY-SA 2.5, via Wikimedia Commons)
Lors de son service dans le 360e régiment d'infanterie, il est cité à l'ordre du régiment le 25 juillet 1916.

Matricule militaire d'Henri AUJEAN
(source : Archives départementales du Cher - 2R 695 - p. 257)
Pour cette citation, il reçoit la croix de guerre avec étoile de bronze.

(source LuigiXIV, licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)
Voici quelques renseignements sur cette zone de Rapech en Serbie ou se trouve le 3e régiment d'infanterie coloniale au moment du décès du soldat AUJEAN. "Le secteur occupé par le régiment s'étend depuis la rive gauche très abrupte de la Cerna jusqu'à l'endroit où la piste de Rapech à Cebren occupe la route de Makovo à Zovick, sur un plateau qui sépare le profond ravin de la Makowska de celui de la Dubica et s'élève en pentes douces jusqu'à la tranchée ennemie, nulle part à moins de 600 mètres de la nôtre. Les observatoires que l'ennemi possède sont excellents ; ils sont latéraux et dominent de 3 à 400 mètres nos positions. [...] Pendant la période en ligne, on améliore les positions. Les régiments serbes ne possèdent que des trous individuels situés à quelques mètres des uns des autres. Les travaux sont durs, le froid étant excessif et la neige atteignant une épaisseur de plus d'un mètre en certains endroits. [...] La neige continue à tomber, les hommes vivent sous la tente. Le régiment est employé à des travaux de route ; on s'efforce à rendre les pistes carrossables au moins aux arabas. Le paysage est dépourvu de végétation  l'aspect de la montagne est morne, les villages sont misérables et en partie démolis : celui de Rapech est complètement en ruines. Le paysan est un montagnard arriéré, au costume archaïque ; les motifs qui décorent les dalmatiques des femmes ont un caractère bysantin très marqué, qui ne se retrouve nulle part ailleurs dans tout l'Orient. Les pentes des ravins, face au Sud, ont un aspect de désolation presque lunaire." [3]



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[3] *, Historique du 3e régiment d'infanterie coloniale pendant la guerre 1914-1919, Rochefort-sur-Mer, Imprimerie Norbertine, 1920, pp. 44-46

jeudi 7 août 2014

Pierre AUBLANC, Mort pour la France

Pierre AUBLANC est le premier "Mort pour la France" de la Première Guerre mondiale de Châteauneuf-sur-Cher au sujet duquel j'ai pu retrouver des informations. [1]

Acte de naissance de Pierre AUBLANC
(source : Archives départementales du Cher - 3 E 4945 - p. 7)

Son père, Laurent AUBLANC, est journalier et ne sait pas écrire. Sa mère, Angélique AUPETIT, est ménagère. [2]

Fiche de Mort pour la France
(source : Mémoire des hommes)

Pierre AUBLANC meurt à l'âge de 28 ans à Itea, en Grèce. Une manière de nous rappeler que cette guerre est bien mondiale. Son décès, le 6 janvier 1919, a lieu à l'Hôpital d'évacuation 3. Il meurt de suites de maladie contractée en service. [3] Son livret militaire nous apprend qu'il a eu plusieurs "ulcères récidivant à l'estomac". [2] Il est possible que ce soit la cause de son décès.

Matricule militaire de Pierre AUBLANC
(source : Archives départementales du Cher - 2R 695 - p. 256)

Pierre AUBLANC est châtain aux yeux gris. Sa taille n'est pas spécifiée. Son niveau d'instruction est 2, ce qui signifie qu'il sait lire et écrire. Il est soldat de 2e classe au 15e Escadron du Train des Équipages Militaires.

Grade de soldat 2e classe
(source : Bilou, licence CC BY-SA 2.5, via Wikimedia Commons)

Il reçoit deux décorations en 1932, à titre posthume, la médaille commémorative d'Orient, et la médaille commémorative de la Guerre pour la Libération et l'Unité de Serbie.

Médaille commémorative d'Orient
(source : Fdutil, licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)
Médaille commémorative de la Guerre pour la Libération et l'Unité (Serbie)
(source : Ordres, décorations et médailles 1914-1918)


dimanche 3 août 2014

Loges de vignes

La ville de Châteauneuf-sur-Cher a de tous temps compté de nombreux vignobles. C'est d'ailleurs La Thaumassière qui nous le dit à la fin du XVIIe siècle : 

"Le Territoire d'alentour est gras, fertile & abondant en forment & autres especes de Grains, de belles Prairies & Bois taillis & futaye, & environné de côtaux qui produisent des Vins assez delicats". [1]

*, Un vigneron
(source : Gallica/BnF)
D'après la base Mérimée du Ministère de la Culture, il existe 18 loges de vignes à Châteauneuf-sur-Cher qui sont classés à l'inventaire général du patrimoine culturel. Ce sont "de petites constructions isolées qui constituent des annexes plus ou moins éloignées de la maison principale à usage d'habitation. Ces bâtiments, de petites dimensions et de construction généralement sommaire, présentent au premier regard de l'observateur une diversité certaine dans la forme, les matériaux, et les techniques de construction [...] Sous sa forme la plus élémentaire, la cabane de vigne n'offre que le volume minimum pour permettre à deux ou trois personnes de se protéger d'une averse ou des moments de forte chaleur, ou encore prendre quelques instants de repos pendant de longues journées de travail. [...] L'abri momentané pour les hommes sert aussi de local pour entreposer quelques outils à mains et éviter ainsi leur transport quotidien." [2]

Christian LASSURE, Cabane en pierre sèche ou loge située à Châteauneuf-sur-Cher (Cher), 2007
(source : licence CC BY-SA, via Wikimedia Commons)
Ces loges datent du quatrième quart du XVIIIe siècle au premier quart du XXe siècle. Elles sont le plus souvent circulaires. L'ouverture de leur porte est toujours située au sud, à l'abri du vent. Elles sont construites à l'aide des pierres calcaires trouvées dans le sous-sol de la région. [3]

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[1] Gaspard THAUMAS de LA THAUMASSIÈRE, Histoire de Berry, Bourges, François Toubeau, 1691, p. 719
[2] Claude ROYER, "Les cabanes de vigne en Europe. Essai de typologie fonctionnelle", in Bulletin du Centre Pierre Léon d'histoire économique et sociale, 3 avril 1996, pp. 135-137
[3] Notice IA18003042, base Mérimée, ministère français de la Culture

mercredi 18 juin 2014

L'ancienne église de Châteauneuf-sur-Cher

Il existait autrefois à Châteauneuf-sur-Cher une église sur laquelle on a construit l'actuelle Basilique Notre-Dame des Enfants à la fin du XIXe siècle. Il en existe peu de représentations, mais voici à quoi cette église ressemblait.

E.-G. HERVET, Notre-Dame des Enfants, histoire de l'église de Châteauneuf-sur-Cher et de l'archiconfrérie de Notre-Dame des Enfants, Paris, Pierre Téqui, 1896, p. 15
(source : Gallica/BnF)
La première église détruite par les protestants

Voici ce que l'on apprend dans l'ouvrage où se trouve cette gravure. En 1569, des combats opposent à Châteauneuf les catholiques et les protestants. Ces derniers avaient supprimé "l'église Saint-Pierre, la seule que possédât Châteauneuf. Il la saccagea et la pilla. Elle fut, par son ordre, complètement démolie ; il n'en resta pas pierre sur pierre.  On n'a pas d'indices sur le dessin de cet édifice disparu. Il est néanmoins permis de supposer qu'il n'était pas sans valeur, car les moines qui le construisirent étaient de remarquables artistes." [1] La Thaumassière parle également de ces combats dans ces termes : "La Ville fut prise, pillée & brûlée, & notamment l'Eglise de S. Pierre, par les heretiques le Dimanche 20. de Novembre 1569. le Capitaine qui commandoit dans la Ville, nommé le S. de la Fontaine, tué."[2]

La construction d'une nouvelle église

Une fois le calme revenu dans la ville, il fallait construire une nouvelle église pour Châteauneuf. "Une église nouvelle s'éleva sur les ruines de celle qui venait d'être renversée ; mais elle fut aussi simple que possible, médiocre même. Il est évident que nos ancêtres de cette période inquiète ne croyaient bâtir qu'un édifice provisoire : c'était pour satisfaire à bref délai aux besoins du culte ; ils gardaient l'espoir d'avoir plus tard, lorsque les temps seraient moins durs, bientôt peut-être, un autre monument, plus beau, mieux en rapport avec sa sainte destination. Cette église, improvisée à la suite de la catastrophe sacrilège de 1569, était mise, comme sa devancière, sous l'invocation de saint Pierre. Elle fut consacrée, le 6 avril 1588, par Mgr Renauld, archevêque de Bourges, comme l'atteste une inscription écrite en latin sur une feuille de parchemin qui fut déposée dans la construction de l'autel et que nous traduisons ainsi : "En l'année du Seigneur 1588, le sixième jour du mois d'avril, Je, Renauld, archevêque de Bourges, Patriarche d'Aquitaine, ai consacré cette église et l'autel en l'honneur de saint Pierre, et enfermé dans ledit autel des reliques de saint Clément, saint Jacques et saint Symphorien." Signé : RENAULD, archev." [3]

N. MERCIER, Renaud de Baune, évêque de Mende en 1668
(source : Archives départementales de la Lozère - 2 Fi 161)
Les reliques de l'ancienne église

L'ancienne église de Châteauneuf abritait donc les reliques de trois saints : Clément, Jacques et Symphorien. Lorsqu'en 1872, l'abbé Ducros fait démolir le maître-autel au moment de bâtir la nouvelle basilique, il rédige ce rapport concernant les reliques qu'ils découvre à l'intérieur.

"J'ai cependant soupçonné qu'il [l'autel] pourrait encore renfermer des reliques, et en examinant au milieu, j'ai aperçu du ciment rouge. J'ai enlevé le ciment, et j'ai sorti de l'excavation pratiquée dans la pierre un sachet en toile blanche lié avec un fil qui a disparu sous mes doigts, en poussière. Le linge, grand et double comme celui d'une pale, était assez conservé. Je l'ai ouvert ; il renfermait des reliques" [4]. "Celles de saint Clément, composées de cinq parcelles d'os, assez grosses, étaient enfermées dans du parchemin où se trouve une inscription assez illisible, en écriture gothique ; j'ai cependant pu y lire ces mots : Reliquioe Sancti Clementis Papoe, primi ..." 

The Chevalier Artaud de MONTOR, The lives and times of the popes including the complete gallery of the portraits of the pontiffs, New York, The Catholic Publication Society of America, 1911, p. 17
(source : archive.org)
"Celles de saint Jacques le Majeur, consistant aussi en cinq parcelles d'or, enfermées dans un morceau de soie jaune, et ayant cette inscription sur un petit parchemin : Reliquioe Sancti Jacobi majoris."

Albrecht DÜRER, Apostel Jakobus, 1516
(source : domaine public, via Wikimedia Commons)

"Celles de saint Symphorien, enfermées et cousues dans un morceau de soie violette, avec cette inscription sur un parchemin : Ex ossibus sancti Symphoriani martyris."[5]

Daniel HALLÉ, Le martyre de Saint Symphorien, 1671
(source : Pascal3012, licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)
Description de l'ancienne église

"Ceux qui bâtirent cette église de 1588, procédèrent de la façon suivante : Ils construisirent, parallèlement au mur d'enceinte de la forteresse, un autre pan de muraille, sur une longueur égale à celle qu'ils voulaient donner à l'édifice. Sur ces deux murailles, ils jetèrent de longues poutres de chêne, coupées dans les immenses forêts voisines. Chaque extrémité de ce vaste hangar fut close par un pignon formé d'une maçonnerie banale. Le tout était surmonté d'une toiture en tuiles. Deux portes d'inégale grandeur furent percées dans le pignon occidental. Le pignon oriental eut deux hautes fenêtres. Quatre ou cinq fenêtres furent en outre pratiquées dans la muraille nouvellement construite, celle qui était à droite en entrant, et dont quelques contreforts augmentèrent la solidité. De ce même côté, et dans le coin du pignon servant de façade, se logea un clocher à base carrée, avec un toit en poivrière très élancé. Une telle construction était loin d'être monumentale ; le temps manquait pour faire mieux, comme on l'a dit, et sans doute aussi, les moyens faisaient défaut : c'était un simple abri en attendant un édifice ; c'était en un mot une église provisoire. Mais le provisoire dure parfois longtemps ; les circonstances firent qu'à Châteauneuf, il subsista pendant près de trois siècles."[6]

Ces propos, fortement négatifs, sont à prendre avec recul car ils sont tenus dans un ouvrage faisant l'apologie de la nouvelle basilique, devant donc montrer en comparaison une église de moindre qualité qui lui aurait précédé.

"L'aspect intérieur était celui d'une grange trop étendue. L'agencement et le mobilier révélaient seuls un saint temple, et rarement le Seigneur a été logé aussi misérablement. A droite, en entrant, s'apercevaient les fonts baptismaux, dans un coin sombre, derrière une lamentable clôture à claire-voie. Plus loin, toujours à main droite, et en avant de l'espace réservé pour le choeur, une ouverture désignait une sorte de cabinet où était installée la chapelle de la sainte Vierge. En face de cette chapelle se trouvait, à une certaine hauteur, une tribune pratiquée en profondeur dans la muraille de gauche, pour la famille châtelaine. Le maître-autel, appuyé au centre du pignon oriental, était en bois peint. il affectait la forme tumulaire, qui fut longtemps usitée. Au-dessus se voyait un tableau où un artiste inconnu avait représenté, dans la profonde nuit de la Passion, saint Pierre, le patron de la paroisse, écoutant avec stupeur l'avertissement du coq et se souvenant alors de la parole du Maître. De chaque côté étaient dressés deux petits autels d'une simplicité excessive. Le choeur, exhaussé d'un degré, se délimitait par une grille de bois teintée en gris. Des "hauts-bancs", formés de planches sans aucun ornement, l'encadraient. Les hommes les plus notables de la paroisse y avaient leurs places. Quatre rangs de abncs fermés occupaient l'espace compris entre le choeur et l'entrée de l'église. Un grand crucifix en plâtre peint faisait face à une chaire qui était l'ouvrage de quelque menuisier totalement étranger aux règles de l'art." [7]

Un autel à la Vierge Marie

La dévotion mariale est très forte en Berry. La basilique qui remplace l'ancienne église Saint-Pierre est dédiée à Notre-Dame des Enfants. Le 3 juillet 1732, lors de la visite de l'Archevêque de Bourges (Frédéric-Jérôme de la Rochefoucauld de Roye), "est consignée l'existence d'un autel dédié à Notre-Dame de Pitié dans l'ancienne église de Châteauneuf"[8].

Claude Olivier GALLIMARD, Fridericus Hjeronymus de Roye Rupifucaldus

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[1] E.-G. HERVET, Notre-Dame des Enfants, histoire de l'église de Châteauneuf-sur-Cher et de l'archiconfrérie de Notre-Dame des Enfants, Paris, Pierre Téqui, 1896, p. 9
[2] Gaspard THAUMAS de la THAUMASSIÈRE, Histoire de Berry, Bourges, François Toubeau, 1691, p. 719
[3] E.-G. HERVET, Notre-Dame des Enfants, histoire de l'église de Châteauneuf-sur-Cher et de l'archiconfrérie de Notre-Dame des Enfants, Paris, Pierre Téqui, 1896, pp. 10-11
[4] Ibid., p. 12
[5] Ibid., p. 13
[6] Ibid., pp. 14-17
[7] Ibid., pp. 18-19
[8] *, Le culte de la vierge en Berry, Châteauneuf-sur-Cher, Éditions Cap Theojac, p. 2